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+++ b/Texts/LaFontaine/le_coche_et_la_mouche.txt mer. mai 30 18:21:13 2012 +0200
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+LE COCHE ET LA MOUCHE
+
+Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
+Et de tous les côtés au soleil exposé,
+Six forts chevaux tiraient un Coche.
+Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu.
+L'attelage suait, soufflait, était rendu.(2)
+Une Mouche survient, et des Chevaux s'approche ;
+Prétend les animer par son bourdonnement ;
+Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment
+Qu'elle fait aller la machine,
+S'assied sur le timon, sur le nez du Cocher ;
+Aussitôt que le char chemine,
+Et qu'elle voit les gens marcher,
+Elle s'en attribue uniquement la gloire ;
+Va, vient, fait l'empressée ; il semble que ce soit
+Un Sergent de bataille allant en chaque endroit
+Faire avancer ses gens, et hâter la victoire.
+La Mouche en ce commun besoin
+Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin ;
+Qu'aucun n'aide aux Chevaux à se tirer d'affaire.
+Le Moine disait son Bréviaire ;
+Il prenait bien son temps ! une femme chantait ;
+C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !
+Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,
+Et fait cent sottises pareilles.
+Après bien du travail le Coche arrive au haut.
+Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt :
+J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
+Ca, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine.
+
+Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
+S'introduisent dans les affaires :
+Ils font partout les nécessaires,
+Et, partout importuns, devraient être chassés.