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<book>
<frontmatter>
<doctitle>Le Canard enchaîné, mercredi 16 avril 2014</doctitle>
</frontmatter>
<bodymatter>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023977.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1><<Têtière>>: Simplification des fiches de paie</h1>
<level2>
<p>
<em>Simplification des fiches de paie</em>
</p>
</level2>
<level2>
<p>Sapin : "Facile, on enlève… un zéro aux salaires !"</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-1">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023978.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>Valls avec les papes</h1>
<level2>
<p>PRIMO bigoto subito ! Le Premier ministre, Manuel Valls, a fait
savoir qu'il se rendrait au Vatican, le 27 avril, pour assister à la
canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II. Or, lorsque son
antéprédécesseur à Matignon, François Fillon, était parti, en 2011, à
Rome représenter la France lors de la béatification (dernière marche
avant la canonisation) de Jean-Paul II, le PS s'était déchaîné contre
Sarko dans un communiqué cinglant, rappelé par « Le Figaro »
(14/4):</p>
</level2>
<level2>
<p>
<strong>« Cette décision rompt avec une tradition diplomatique
établie et respectée par tous ses prédécesseurs qui veut que notre
pays ne se fasse représenter à ce type de manifestation que
lorsqu'elle concerne un Français. Venant de Nicolas Sarkozy (…),
cette décision ne surprend pas, mais elle reste particulièrement
choquante. »</strong>
</p>
</level2>
<level2>
<p>Bref, le PS, sur la ligne Montebourg, n'en tient que pour les
saints made in France ! Une seule explication : Jean-Paul II, dans
l'intervalle, a dû être naturalisé français post mortem par Valls,
alors ministre de l'Intérieur et des Cultes. Si ce n'est pas le cas,
il ne restera plus à Camba, sitôt désigné nouveau patron du PS , qu'
à publier un communiqué assassin pour pourfendre Hollande !</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-2">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023979.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>SALE TEMPS POUR LE TAUX</h1>
<byline>Erik Emptaz</byline>
<level2>
<p>QUARANTE pour cent ! Ce lourd différentiel de popularité entre
Hollande (18 %) et son Premier ministre Valls (58 %) fait beaucoup
gloser. On n'a jamais vu pareil fossé sous la V<sup>e</sup>
République ! C'est inquiétant ! Où la chute présidentielle s'arrêter
a-t-elle ? Etc. Sauf que les deux membres de l'exécutif accordent,
l'un comme l'autre, beaucoup moins d'importance à ces chiffres que
ceux qui les commentent en faisant mine de s'en affoler. D'abord
parce qu'il ne s'agit que d'un mauvais sondage de plus et qu'il est
normal qu'un Premier ministre flambant neuf soit crédité d'un
meilleur score qu'un Président déjà bien cabossé. Ensuite parce qu'en
matière de chiffres ils doivent faire face à d'autres nettement plus
préoccupants.</p>
</level2>
<level2>
<p>A commencer par les fatidiques et fameux 3 % de déficit en 2015,
qui sont de nouveau d'une brûlante actualité. Hollande, voilà quinze
jours à peine, laissait entendre à la télé que Bruxelles devrait
faire preuve de compréhension et <em>« prendre en compte »</em> les
efforts de la France. Et Valls, dans son allocution de politique
générale, a parlé de <em>« changement de rythme »,</em> ce sera
seulement un changement de discours ! Après une fin de non-recevoir à
Bruxelles, comme à Berlin <em>(lire p. 2),</em> plus question de
laisser du temps au taux !</p>
</level2>
<level2>
<p>L'Elysée et Valls martèlent désormais, comme Sapin à Bercy, que
<em>« la France est un pays qui tient ses engagements ».</em> Surtout
après deux renégociations des engagements en question (une fois par
Sarkozy, une autre par Hollande) et le refus net d'un troisième
aménagement, elle n'a plus d'autre choix, sauf à risquer des
sanctions et, dans la foulée, des complications avec les marchés, que
de ramener ses comptes à l'équilibre promis pour 2015 et de continuer
dans les clous.</p>
</level2>
<level2>
<p>Ce chiffre en amène évidemment un autre tout aussi brûlant : celui
des 50 milliards d'économies dans les dépenses publiques d'ici à
2017. Un chiffre qui fait déjà peur et qui risque fort de devoir
beaucoup augmenter pour que les engagements budgétaires puissent être
tenus dans les délais.</p>
</level2>
<level2>
<p>Sur ces 50 milliards, 35 milliards (30 milliards de baisse de
charges pour les entreprises et 5 milliards promis par Valls en
soutien aux ménages) seront consacrés au pacte de responsabilité. La
réduction du déficit public devant se contenter des 15 milliards
restants. La fin de mois s'annonce difficile.</p>
</level2>
<level2>
<p>Et les choix, douloureux. D'autant qu'ils ne manqueront pas de
déclencher des protestations chez ceux qui seront touchés par les
sérieux coups de rabot. Ils seront fixés le 23 avril, date à laquelle
le détail de ces rudes mesures sera présenté en Conseil des ministres
avant d'être soumis à Bruxelles la première semaine de mai.</p>
</level2>
<level2>
<p>Sans parler des chiffres du chômage. C'est dire si celui de
l'écart de popularité entre les deux membres de l'exécutif est
secondaire. Son amélioration n'en est pas moins liée à celle de ces
chiffres prioritaires.</p>
</level2>
<level2>
<p>Pour y parvenir, l'écart risque fort de se resserrer. Car, même si
Hollande, que d'autres sondages s'apprêtent à canonner encore, ne
regagne pas de points, Valls, pour mener sa mission à bien, va devoir
en perdre plus d'un.</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-3">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023980.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1><span>LES INTERVIEWS (PRESQUE) IMAGINAIRES DU
"CANARD"<br/></span>Valérie Trierweiler : "J'ai subi un choc de
simplification"</h1>
<byline>Frédéric Pagès</byline>
<level2>
<p>L'EX-compagne de François Hollande nous reçoit à la terrasse d'un
café de la Bastille pour fêter les deux premières années du mandat
présidentiel.</p>
</level2>
<level2>
<p>QUESTION. - Valérie, quel bilan tirez-vous du hollandisme ?</p>
</level2>
<level2>
<p>
<em>VALERIE T. - Catastrophique ! Le Président est seul. Il a raté
son remaniement libidinal.</em>
</p>
</level2>
<level2>
<p>Q. - Le livre que vous préparez sera-t-il une bombe dans le jardin
de l'Elysée ?</p>
</level2>
<level2>
<p><em>V. T. - Tout dépendra des arbitrages financiers. Serai-je
concernée par les 50 milliards d'économie ?</em> (Soupirant) <em>J'ai
des frais, et mon train de vie n'est pas Royal.</em></p>
</level2>
<level2>
<p>Q. - Vous vous affichez dans « VSD » bras dessus, bras dessous
avec Alain Delon, qui ne hait point le Front national.</p>
</level2>
<level2>
<p>
<em>V. T. - Je peux séduire aussi des hommes sexy.</em>
</p>
</level2>
<level2>
<p>Q. - Lors de la visite officielle de Hollande au Mexique, vous
avez tweeté pour défendre une Française dont les enfants sont retenus
là-bas, au risque de compliquer la visite présidentielle.</p>
</level2>
<level2>
<p>
<em>V. T. - Le tweet assassin, le haïku qui tue… c'est mon style
inimitable. Faute de Nobel, je me contenterai du Goncourt.</em>
</p>
</level2>
<level2>
<p>Q. - On décèle en vous une forme d'aigreur…</p>
</level2>
<level2>
<p>
<em>V. T. - Pas du tout ! Mais Hollande a raison de se déplacer
avec un casque, au cas où il me croiserait.</em>
</p>
</level2>
<level2>
<p>Q. - Votre avenir ?</p>
</level2>
<level2>
<p>
<em>V. T. - Incarner la gauche à la prochaine présidentielle. Je
serai candidate en 2017. J'ai de la poigne, de l'autorité, je
ratisse large. Moi présidente, Alain Delon Premier ministre, avouez
que cela aurait de la gueule !</em>
</p>
</level2>
<level2>
<p>
<strong>Propos (presque) recueillis par Frédéric Pagès</strong>
</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-4">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023981.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>Pasteur de gloire</h1>
<level2>
<p>ON se pince ! Ce ne sont pas quelques échantillons, mais 2 349
tubes contenant le virus du Sras que l'Institut Pasteur a
égarés. Soit 29 boîtes au total ! Juste de quoi décimer la planète…
Coup de bol, les tubes sont inoffensifs, jure l'Institut : les
échantillons, prélevés sur des malades du Vietnam, datent de 2003, et
<strong>« les chercheurs n'y avaient trouvé que des fragments de
virus, pas le virus complet »</strong>. Cette menue bévue a été
découverte le 17 janvier, lors d'un inventaire. Mais Pasteur a
attendu le 28 mars pour avertir l'agence du médicament et le
ministère de la Santé, et quinze jours de plus pour communiquer…</p>
</level2>
<level2>
<p>C'est que la bourde nous en apprend d'autres bien bonnes :
<strong>« Les tubes ont peut-être été détruits par erreur lorsqu'un
congélateur est tombé en panne, en décembre 2012 »</strong>, explique
le patron de l'Institut au « Canard ». Encore mieux ! Et d'une, la
perte pourrait remonter à 2012 et n'aurait pas été repérée avant. Et
de deux, un congélo contenant des tubes aussi précieux est donc tombé
en rade sans qu'aucun groupe électrogène de secours évite la
panne.</p>
</level2>
<level2>
<p>Personne n'était là pour pédaler ?</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-5">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023982.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>C'est long de simplifier</h1>
<level2>
<p>COPATRONS du Conseil de la simplification, le député PS Thierry
Mandon et l'ex-patron d'Unibail-Rodamco Guillaume Poitrinal viennent
de sortir de leur chapeau l'idée brillante de simplifier les fiches
de paie. Il leur faudra pas moins de deux ans, ont-ils précisé, pour
passer d'une trentaine de lignes sur le bulletin de salaire à cinq ou
six. Avant de se lancer dans une réforme de fond consistant à élaguer
le maquis des quelque 200 organismes collecteurs.</p>
</level2>
<level2>
<p>Voilà une idée qu'elle est bonne ! Si bonne que Frédéric Lefebvre,
ministre des PME sous Sarko, l'avait déjà fait voter, avant de
présenter solennellement, le 19 mars 2012, un modèle de fiche de paie
simplifiée (« Le Figaro », 15/4). Tout en promettant une refonte à
terme du calcul des cotisations…</p>
</level2>
<level2>
<p>Deux ans pour revenir à la case départ, c'est tout Hollande,
ça !</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-6">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023983.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>La noix d'honneur</h1>
<level2>
<p>DECERNEE avec une truelle d'or à Martin Bouygues, pour cet ingénu
cri du coeur poussé dans « Le Figaro » (11/4), au lendemain du rachat
de SFR par Numericable et du rejet de ses propres propositions
financières :</p>
</level2>
<level2>
<p>« <strong>Des appels d'offres compliqués, tordus, bizarres, j'en
ai vu beaucoup. Mais je n'imaginais pas de telles pratiques dans un
tel dossier… à Paris, de surcroît</strong>! »</p>
</level2>
<level2>
<p>Comme si c'était le genre de la maison Bouygues de « tordre
<em> »</em> la concurrence ! Les juges qui avaient découvert naguère
chez Bouygues un logiciel spécialement mis au point pour truquer les
appels d'offres ont dû rêver…</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-7">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023984.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>Baudis et beaux discours</h1>
<level2>
<p>C'EST émouvant, ce déversement d'hommages et de larmes après le
décès de Dominique Baudis. Les journaux ont tressé des couronnes à
cet homme de bien. Des éloges qui sont peut-être à la mesure d'une
sourde culpabilité.</p>
</level2>
<level2>
<p>Voilà tout juste onze ans, la même presse déversait des tombereaux
d'ordures sur le même Baudis, accusé de viol, de torture, de
pédophilie et, pour faire bonne mesure, de meurtre. La justice,
devenue folle, <strong>« enquêtait »</strong>, après les
<strong>« révélations »</strong> de prostituées qui pimentaient
davantage leurs récits à chaque nouvelle audition.</p>
</level2>
<level2>
<p>Fausses confidences payées, histoires complètement inventées,
cinglé paranoïaque reçu au JT… une meute de journalistes, que l'on
n'avait pas vus aussi en forme depuis l'affaire de la Vologne, s'en
est donné à coeur joie.</p>
</level2>
<level2>
<p>Il faudrait enseigner cet épisode glorieux dans les écoles de
journalisme. « Le Canard », qui s'était abstenu de tremper une palme
dans ce marigot toulousain, est donc dispensé de s'associer au
concert de louanges.</p>
</level2>
<level2>
<p>Mais, tout de même, ni Baudis ni personne ne mérite pareil
sort.</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-8">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023985.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>Siège baladeur</h1>
<level2>
<p>LA victoire d'Anne Hidalgo aux municipales a fait au moins une
heureuse à droite : l'UMP Elisabeth Boyer, qui vient de récupérer le
fauteuil de conseillère régionale d'Ile-de-France abandonné par la
nouvelle maire de Paris.</p>
</level2>
<level2>
<p>Ironie de l'histoire : l'élue de droite rafle le siège au titre de
sa présence sur une liste… de gauche aux élections régionales de 2010
(« Le Parisien », 11/4). A l'époque, en effet, Elisabeth Boyer était
secrétaire générale du PRG (allié du PS). Elle a, depuis, changé de
bord. Et attendu patiemment que son ancienne copine Hidalgo daigne
lui laisser sa douillette place à la Région…</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-9">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0001_00023986.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>Vive les vieux !</h1>
<level2>
<p>LES anciens sont hyper tendance. Les sexagénaires sont les
nouvelles égéries des couturiers. Et Catherine Deneuve, à 70 ans,
pose en body de dentelle dans « New York Magazine », le cinéma ne
cesse de les mettre en vedette, ils gagnent des prix à Cannes, ils
occupent le haut de l'affiche à Paris.</p>
</level2>
<level2>
<p>Les vieux sont partout et en pleine forme. Mieux, ils tiennent
l'économie à bout de bras, forts de leur patrimoine. Ils consomment,
et pas que des croisières : ils sont une promesse d'avenir pour tous
les entrepreneurs qui planchent sur le devenir des tempes grises.</p>
</level2>
<level2>
<p>Le marché de la dépendance est un gisement d'emplois et un
eldorado pour les labos, les toubibs et les propriétaires de maison
de retraite. Le vieux est une mine qui rapporte gros, et dont
beaucoup cherchent à tirer profit des faiblesses.</p>
</level2>
<level2>
<p>Comment on les exploite, comment on les soigne, comment ils s'en
sortent, « Les Dossiers du Canard » ont enquêté sur le monde
merveilleux d'un troisième âge qui ne fait plus son âge.</p>
</level2>
<level2>
<p>« Vive les vieux ! », 108 p.. 6 Euros, en kiosques.</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page01-10">01</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0002_00023987.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>Hollande et Valls menés en bas taux</h1>
<line>La Mare aux Canards</line>
<level2>
<p>MICHEL SAPIN, le ministre de l'Economie, l'a affirmé haut et fort,
le 10 avril : la France respectera I'<em>« objectif de ramener, en
2015, son déficit public sous le seuil européen de 3% du produit
intérieur brut ».</em> Un engagement confirmé solennellement, le 14
avril, par le Premier ministre, Manuel Valls, lors d'un déplacement à
Berlin.</p>
</level2>
<level2>
<p>Exit, donc, la volonté affichée par François Hollande, il y a à
peine deux semaines, lors de son intervention télévisée, de « donner
du temps au temps » pour atteindre les 3 %. Exit aussi le désir du
Premier ministre, exprimé dans son discours de politique générale, le
8 avril, de changer <em>« de rythme »</em> en matière de réduction du
déficit. Exit, enfin, la désinvolture d'Arnaud Montebourg, qui, à
l'occasion de son premier voyage à Berlin en tant que nouveau
ministre de l'Industrie, qualifiait d'<em>« accessoire la question
des comptes publics ».</em></p>
</level2>
<level2>
<p>Raison de ce virage en moins de deux semaines ? La rencontre qui a
eu lieu à Bruxelles, le 10 avril, entre les technocrates européens et
deux collaborateurs de l'Elysée, Emmanuel Macron et Philippe
Léglise-Costa. Les autorités européennes repoussent, aussi poliment
que fermement, tout compromis avec les Français, qui sont arrivés en
souhaitant que l'objectif de 2,8 % du déficit en 2015 - dernier
engagement en date de la France - soit remplacé par un 3,4 %.</p>
</level2>
<level2>
<p>Deux jours plus tard, nouvelle offensive auprès des autorités
européennes, menée, cette fois, par des collaborateurs de Michel
Sapin. Elle a lieu à Washington, où se tient l'assemblée du FMI, à
laquelle participent les représentants de l'UE. Le verdict des
émissaires de la Commission est sans appel : soit la France tient ses
engagements pour 2015 et réalise les économies budgétaires
nécessaires, soit elle s'expose à des sanctions.</p>
</level2>
<level2>
<p>Consolation pour Paris : si Bruxelles a refusé les 3,4 % proposés,
elle a accepté 3 %. Soit 0,2 % de gagné sur le dernier engagement en
date de la France. Encore une ou deux victoires de ce genre, et
Hollande pourra se flatter d'avoir réalisé la 9<sup>e</sup> des 60
propositions du programme de son quinquennat : le respect des 3 % du
déficit budgétaire dès… 2013.</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page02-1">02</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0002_00023988.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>Donnant-donnant</h1>
<line>La Mare aux Canards</line>
<level2>
<p>La réforme pénale est-elle repoussée aux calendes grecques, comme
il se dit un peu partout ? Pas sûr. Aux dernières nouvelles, Taubira
a obtenu l'assurance que son projet de loi serait examiné à
l'Assemblée nationale au mois de juillet. <em>« Quand les Français
seront à la plage »,</em> précise un de ses collaborateurs. En
échange, le Premier ministre a exigé qu'elle accepte que son texte
soit amendé par le Parlement.</p>
</level2>
<level2>
<p>Va y avoir du sport !</p>
</level2>
<pagenum page="normal" id="page02-2">02</pagenum>
</level1>
<!-- ==================================================================== -->
<!-- article_0002_00023989.xml -->
<!-- ==================================================================== -->
<level1>
<h1>minimares</h1>
<line>La Mare aux Canards</line>
<level2>
<p><strong>- D'après une enquête BVA</strong> (AFP, 12/4), 79 % des
sondés désapprouvent la nomination de Harlem Désir comme secrétaire
d'Etat. Seulement ?</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- De Gaëtan Gorce,</strong> député PS, ce tweet
sarcastique (10/4): « Poissons d'avril : un naufrageur du PS au
gouvernement, un recalé du congrès à la tête du parti… Et bientôt
Cahuzac au Comité consultatif national d'éthique ? » Chiche !</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Jean-Christophe Cambadélis</strong> se paie son
prédécesseur, le désormais ex-premier secrétaire du PS (RTL, 10/4):
« Harlem Désir a participé d'une situation qui a conduit à notre
échec. » Un échec qui a tout de même permis à Camba de prendre le
pouvoir Rue de Solferino !</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- D'un député PS,</strong> indigné par les nouvelles
fonctions de l'ex-premier secrétaire de son parti (« Le Parisien »,
10/4): « La nomination de Désir est la dernière pelletée de terre sur
le cercueil de la République exemplaire. » Amen.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Le socialiste</strong> Julien Dray n'apprécie guère la
nomination de Désir au secrétariat d'Etat aux Affaires européennes
(« Le Parisien », 10/4): « Il y a un danger, c'est que tout cela
apparaisse comme un jeu avec les institutions. » Parce que ce n'est
pas le cas ?</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Yannick Jadot,</strong> eurodéputé Vert, réagit à la
nomination du camarade Désir (« Le Parisien », 10/4): « Irresponsable
désinvolture de Hollande sur l'Europe, qui devient un lieu
d'extradition de ceux qui ont échoué au PS. » La terre promise, en
quelque sorte.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- La sénatrice PS</strong> Marie-Noëlle Lienemann regrette
la façon dont s'est passé le changement de direction Rue de Solferino
(RFI, 10/4): « Si les adhérents des partis sont devenus des godillots
qui n'ont plus qu'à, au mieux, ratifier ce que le président de la
République a décidé, c'est la dérive de la V<sup>e</sup>
République. » Une dérive qui a même débuté à la naissance de la
V<sup>e</sup>.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Ce titre</strong> des « Echos » (11/4): « L'Allemagne
fanfaronne avec un budget à l'équilibre ». C'est une fanfaronnade que
Hollande ne risque pas de s'offrir.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Jean Glavany,</strong> député PS des Hautes-Pyrénées,
juge sévèrement les deux premières années du quinquennat (le « JDD »,
13/4): « Si le pari était de manger notre pain noir au début et de
réussir ensuite, on a été au rendez-vous du pain noir ! » Et Glavany,
au rendez-vous de la camaraderie socialiste.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- De Glavany,</strong> encore, cette remarque (le « JDD »,
13/4): « Il vaut toujours mieux avoir un Premier ministre populaire
qu'impopulaire. » Jusqu'à un certain point…</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Interrogé</strong> au sujet de l'écart vertigineux dans
les sondages entre Hollande et Valls, Jean-Marie Le Guen, secrétaire
d'Etat aux Relations avec le Parlement, répond (iTélé, 13/4): « Il y
a deux pilotes, mais un seul commandant. » Pour l'instant, ça ne se
voit pas dans les sondages.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Michel Rocard</strong> parle de son ancien collaborateur
Manuel Valls (Europe 1, 12/4): « Je le connaissais bien, mais je ne
l'ai jamais vu dans des circonstances aussi rudes et solennelles et
je sous-estimais le talent qu'il a eu. » Pour piquer la place
d'Ayrault ?</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Jean-Luc Mélenchon</strong> revient sur le discours de
politique générale de Manuel Valls (RTL, 11/4): « Ce n'est pas
difficile, en passant derrière Ayrault, d'avoir l'air d'avoir quelque
chose à dire. » C'est plus difficile en passant derrière Mélenchon,
dont la verve empêche les autres de parler.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Pique</strong> du secrétaire général adjoint de l'UMP,
Geoffroy Didier, contre le Premier ministre (« Le Figaro », 13/4) :
« On connaît bien Manuel Valls, expert en communication. Mais on
connaît aussi son bilan au ministère de l'Intérieur, qui est très
éloigné de ses promesses. » Toute ressemblance avec un ancien
président de la République de droite…</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Le patron</strong> des députés PS, Bruno Le Roux, évoque
la manif anti-austérité organisée par le Front de gauche le 12 avril
(LCI, 11/4): « Depuis plusieurs mois, Mélenchon fait une
manifestation, une insulte, une manifestation, puis une insulte au
président de la République. Là, il fait une manifestation. C'est
peut-être la version la plus sympathique du mélenchonisme. » L'autre
version ne devrait pas trop tarder.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Présidente</strong> de la commission des Affaires
étrangères à l'Assemblée, Elisabeth Guigou lance des fleurs au
nouveau secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet (« Le
Figaro », 9/4): « C'est un haut fonctionnaire qui a occupé des
fonctions très importantes, qui a une vraie sensibilité politique et
un engagement européen sans faille. » En passant de Sarkozy à
Hollande, Jouyet a montré, en effet, « une vraie sensibilité
politique ».</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Au moment</strong> de quitter Bercy, Pierre Moscovici a
remercié les 160 000 agents du ministère (« Le Point », 10/4):
« Enfin, 160 000… je n'ai jamais réussi à connaître le nombre exact
de personnes dans cette maison. Ca varie toujours d'une statistique à
l'autre. » Merci pour l'aveu.</p>
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<p><strong>- Michèle Delaunay,</strong> ex-ministre PS aux Personnes
âgées, évoque son agenda depuis qu'elle n'est plus ministre (« Le
Parisien », 12/4): « Sécateur à la main, je taille, j'élague et je
fais du compost. » A défaut d'avoir été elle-même recyclée.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Attaque</strong> de Nadine Morano, chef de file UMP aux
élections européennes (RCJ, 13/4): « Les Le Pen se servent du
Parlement européen comme d'une affaire familiale ; c'est une PME,
pour eux. Ils viennent y chercher de l'argent, mais ils ne viennent
pas y travailler. » Il n'y a que Nadine Morano pour considérer que le
Parlement n'est pas une planque dorée.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- L'Agence</strong> pour la création d'entreprises, alias
l'APCE, est au bord du dépôt de bilan car l'Etat a quasi supprimé les
subventions. Un comble au moment où Valls a fait de la création des
entreprises un des axes de son discours à l'Assemblée.</p>
</level2>
<level2>
<p><strong>- Confidence</strong> de l'intello-homme d'affaires Alain
Minc (« Le Monde », 11/4): « Je ne vois que des gens intelligents. »
Il y en a, à part lui ?</p>
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<h1>Qui c'est, le patron ?</h1>
<line>La Mare aux Canards</line>
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<p>L'hypercommunicant Valls va-t-il vampiriser Hollande et se placer
en recours pour 2017 ? La question agite beaucoup la droite, qui
s'efforce d'opposer les deux hommes. Le 10 avril, en déplacement à
Mexico, le chef de l'Etat a cru bon de faire cette mise au
point :</p>
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<level2>
<p><em>« Pour gagner en 2017, il faut réussir,</em> a-t-il affirmé
devant des journalistes français. <em>Manuel Valls est à Matignon
pour faire réussir le quinquennat et, donc, le président de la
République. »</em></p>
</level2>
<level2>
<p>Et qu'on ne s'y trompe pas : toutes les réformes engagées par
Valls sont directement pilotées par l'Elysée. Hollande a même tenu à
préciser que c'était lui qui avait eu l'idée de supprimer les charges
pour les smicards.</p>
</level2>
<level2>
<p>Après s'être félicité du <em>« score appréciable »</em> réalisé
par Valls lors du vote de confiance (306 voix, alors qu'Ayrault n'en
avait recueilli que 302 en 2012), Hollande a confirmé, toujours
devant la presse, qu'il avait eu l'intention de garder Ayrault à
Matignon quelques mois supplémentaires :</p>
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<p>
<em>« Mais, vu le mécontentement, il n'y avait pas d'autre option
que de s'en séparer… »</em>
</p>
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<level2>
<p>Après quoi il s'est écrié :</p>
</level2>
<level2>
<p>
<em>« Je ne vais pas juger Manuel Valls au bout de huit
jours. »</em>
</p>
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<p>Huit jours, c'est trop long ?</p>
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</bodymatter>
</book>
</dtbook>