En 1815, M. Charles-François-Bienvenu Myriel était évêque de - Digne. C'était un vieillard d'environ soixante-quinze ans ; il - occupait le siège de Digne depuis 1806.
-Quoique ce détail ne touche en aucune manière au fond même de ce - que nous avons à raconter, il n'est peut-être pas inutile, ne - fût-ce que pour être exact en tout, d'indiquer ici les bruits et - les propos qui avaient couru sur son compte au moment où il était - arrivé dans le diocèse. Vrai ou faux, ce qu'on dit des hommes tient - souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée - que ce qu'ils font. M. Myriel était fils d'un conseiller au - parlement d'Aix ; noblesse de robe. On contait de lui que son père, - le réservant pour hériter de sa charge, l'avait marié de fort bonne - heure, à dix-huit ou vingt ans, suivant un usage assez répandu dans - les familles parlementaires. Charles Myriel, nonobstant ce mariage, - avait, disait-on, beaucoup fait parler de lui. Il était bien fait - de sa personne, quoique d'assez petite taille, élégant, gracieux, - spirituel ; toute la première partie de sa vie avait été donnée au - monde et aux galanteries. La révolution survint, les événements se - précipitèrent, les familles parlementaires décimées, chassées, - traquées, se dispersèrent. M. Charles Myriel, dès les premiers - jours de la révolution, émigra en Italie. Sa femme y mourut d'une - maladie de poitrine dont elle était atteinte depuis longtemps. Ils - n'avaient point d'enfants. Que se passa-t-il ensuite dans la - destinée de M. Myriel ? L'écroulement de l'ancienne société - française, la chute de sa propre famille, les tragiques spectacles - de 93, plus effrayants encore peut-être pour les émigrés qui les - voyaient de loin avec le grossissement de l'épouvante, firent-ils - germer en lui des idées de renoncement et de solitude ? Fut-il, au - milieu d'une de ces distractions et de ces affections qui - occupaient sa vie, subitement atteint d'un de ces coups mystérieux - et terribles qui viennent quelquefois renverser, en le frappant au - coeur, l'homme que les catastrophes publiques n'ébranleraient pas - en le frappant dans son existence et dans sa fortune ? Nul n'aurait - pu le dire ; tout ce qu'on savait, c'est que, lorsqu'il revint - d'Italie, il était prêtre.
-En 1804, M. Myriel était curé de Brignolles. Il était déjà - vieux, et vivait dans une retraite profonde.
-Vers l'époque du couronnement, une petite affaire de sa cure, on - ne sait plus trop quoi, l'amena à Paris. Entre autres personnes - puissantes, il alla solliciter pour ses paroissiens M. le cardinal - Fesch. Un jour que l'empereur était venu faire visite à son oncle, - le digne curé, qui attendait dans l'antichambre, se trouva sur le - passage de sa majesté. Napoléon, se voyant regardé avec une - certaine curiosité par ce vieillard, se retourna, et dit - brusquement :
-– Quel est ce bonhomme qui me regarde ?
-– Sire, dit M. Myriel, vous regardez un bonhomme, et moi je - regarde un grand homme. Chacun de nous peut profiter.
-L'empereur, le soir même, demanda au cardinal le nom de ce curé, - et quelque temps après M. Myriel fut tout surpris d'apprendre qu'il - était nommé évêque de Digne.
-Qu'y avait-il de vrai, du reste, dans les récits qu'on faisait - sur la première partie de la vie de M. Myriel ? Personne ne le - savait. Peu de familles avaient connu la famille Myriel avant la - révolution.
-M. Myriel devait subir le sort de tout nouveau venu dans une - petite ville où il y a beaucoup de bouches qui parlent et fort peu - de têtes qui pensent. Il devait le subir, quoiqu'il fût évêque et - parce qu'il était évêque. Mais, après tout, les propos auxquels on - mêlait son nom n'étaient peut-être que des propos ; du bruit, des - mots, des paroles ; moins que des paroles, des palabres, comme dit - l'énergique langue du midi.
-Quoi qu'il en fût, après neuf ans d'épiscopat et de résidence à - Digne, tous ces racontages, sujets de conversation qui occupent - dans le premier moment les petites villes et les petites gens, - étaient tombés dans un oubli profond. Personne n'eût osé en parler, - personne n'eût même osé s'en souvenir.
-M. Myriel était arrivé à Digne accompagné d'une vieille fille, - mademoiselle Baptistine, qui était sa soeur et qui avait dix ans de - moins que lui.
-Ils avaient pour tout domestique une servante du même âge que
- mademoiselle Baptistine, et appelée madame Magloire, laquelle,
- après avoir été
Mademoiselle Baptistine était une personne longue, pâle, mince, - douce ; elle réalisait l'idéal de ce qu'exprime le mot - « respectable » ; car il semble qu'il soit nécessaire qu'une femme - soit mère pour être vénérable. Elle n'avait jamais été jolie ; - toute sa vie, qui n'avait été qu'une suite de saintes oeuvres, - avait fini par mettre sur elle une sorte de blancheur et de - clarté ; et, en vieillissant, elle avait gagné ce qu'on pourrait - appeler la beauté de la bonté. Ce qui avait été de la maigreur dans - sa jeunesse était devenu, dans sa maturité, de la transparence ; et - cette diaphanéité laissait voir l'ange. C'était une âme plus encore - que ce n'était une vierge. Sa personne semblait faite d'ombre ; à - peine assez de corps pour qu'il y eût là un sexe ; un peu de - matière contenant une lueur ; de grands yeux toujours baissés ; un - prétexte pour qu'une âme reste sur la terre.
-Madame Magloire était une petite vieille, blanche, grasse, - replète, affairée, toujours haletante, à cause de son activité - d'abord, ensuite à cause d'un asthme.
-A son arrivée, on installa M. Myriel en son palais épiscopal - avec les honneurs voulus par les décrets impériaux qui classent - l'évêque immédiatement après le maréchal de camp. Le maire et le - président lui firent la première visite, et lui de son côté fit la - première visite au général et au préfet.
-L'installation terminée, la ville attendit son évêque à - l'oeuvre.
-Le palais épiscopal de Digne était attenant à l'hôpital.
-Le palais épiscopal était un vaste et bel hôtel bâti en pierre - au commencement du siècle dernier par monseigneur Henri Puget, - docteur en théologie de la faculté de Paris, abbé de Simore, lequel - était évêque de Digne en 1712. Ce palais était un vrai logis - seigneurial. Tout y avait grand air, les appartements de l'évêque, - les salons, les chambres, la cour d'honneur, fort large, avec - promenoirs à arcades, selon l'ancienne mode florentine, les jardins - plantés de magnifiques arbres. Dans la salle à manger, longue et - superbe galerie qui était au rez-de-chaussée et s'ouvrait sur les - jardins, monseigneur Henri Puget avait donné à manger en cérémonie - le 29 juillet 1714 à messeigneurs Charles Brûlart de Genlis, - archevêque-prince d'Embrun, Antoine de Mesgrigny, capucin, évêque - de Grasse, Philippe de Vendôme, grand prieur de France, abbé de - Saint-Honoré de Lérins, François de Berton de Grillon, évêque-baron - de Vence, César de Sabran de Forcalquier, évêque-seigneur de - Glandève, et Jean Soanen, prêtre de l'oratoire, prédicateur - ordinaire du roi, évêque-seigneur de Senez. Les portraits de ces - sept révérends personnages décoraient cette salle, et cette date - mémorable, 29 juillet 1714, y était gravée en lettres d'or sur une - table de marbre blanc.
-L'hôpital était une maison étroite et basse à un seul étage avec - un petit jardin.
-Trois jours après son arrivée, l'évêque visita l'hôpital. La - visite terminée, il fit prier le directeur de vouloir bien venir - jusque chez lui.
-– Monsieur le directeur de l'hôpital, lui dit-il, combien en ce - moment avez-vous de malades ?
-– Vingt-six, monseigneur.
-– C'est ce que j'avais compté, dit l'évêque.
-– Les lits, reprit le directeur, sont bien serrés les uns contre - les autres.
-– C'est ce que j'avais remarqué.
-– Les salles ne sont que des chambres, et l'air s'y renouvelle - difficilement.
-– C'est ce qui me semble.
-– Et puis, quand il y a un rayon de soleil, le jardin est bien - petit pour les convalescents.
-– C'est ce que je me disais.
-– Dans les épidémies, nous avons eu cette année le typhus, nous - avons eu une suette militaire il y a deux ans, cent malades - quelquefois ; nous ne savons que faire.
-– C'est la pensée qui m'était venue.
-– Que voulez-vous, monseigneur ? dit le directeur, il faut se - résigner.
-Cette conversation avait lieu dans la salle à manger-galerie du - rez-de-chaussée.
-L'évêque garda un moment le silence, puis il se tourna - brusquement vers le directeur de l'hôpital :
-– Monsieur, dit-il, combien pensez-vous qu'il tiendrait de lits - rien que dans cette salle ?
-– La salle à manger de monseigneur ! s'écria le directeur - stupéfait.
-L'évêque parcourait la salle du regard et semblait y faire avec - les yeux des mesures et des calculs.
-– Il y tiendrait bien vingt lits ! dit-il, comme se parlant à - lui-même.
-Puis élevant la voix : – Tenez, monsieur le directeur de - l'hôpital, je vais vous dire. Il y a évidemment une erreur. Vous - êtes vingt-six personnes dans cinq ou six petites chambres. Nous - sommes trois ici, et nous avons place pour soixante. Il y a erreur, - je vous dis. Vous avez mon logis, et j'ai le vôtre. Rendez-moi ma - maison. C'est ici chez vous.
-Le lendemain, les vingt-six pauvres étaient installés dans le - palais de l'évêque et l'évêque était à l'hôpital.
-M. Myriel n'avait point de bien, sa famille ayant été ruinée par - la révolution. Sa soeur touchait une rente viagère de cinq cents - francs qui, au presbytère, suffisait à sa dépense - personnelle. M. Myriel recevait de l'état comme évêque un - traitement de quinze mille francs. Le jour même où il vint se loger - dans la maison de l'hôpital, M. Myriel détermina l'emploi de cette - somme une fois pour toutes de la manière suivante. Nous - transcrivons ici une note écrite de sa main.
-Note pour régler les dépenses de ma maison.
-Pour le petit séminaire : quinze cents livres.
-Congrégation de la mission : cent livres.
-Pour les lazaristes de Montdidier : cent livres.
-Séminaire des missions étrangères à Paris : deux cents livres.
-Congrégation du Saint-Esprit : cent cinquante livres.
-Etablissements religieux de la Terre-Sainte : cent livres.
-Sociétés de charité maternelle : trois cents livres.
-En sus, pour celle d'Arles : cinquante livres.
-Oeuvre pour l'amélioration des prisons : quatre cents livres.
-Oeuvre pour le soulagement et la délivrance des prisonniers : cinq - cents livres.
-Pour libérer des pères de famille prisonniers pour dettes : mille - livres.
-Supplément au traitement des pauvres maîtres d'école du diocèse : - deux mille livres.
-Grenier d'abondance des Hautes-Alpes : cent livres.
-Congrégation des dames de Digne, de Manosque et de Sisteron, pour - l'enseignement gratuit des filles indigentes : quinze mille - livres.
-Pour les pauvres : six mille livres.
-Ma dépense personnelle : mille livres.
-Total : quinze mille livres.
-Pendant tout le temps qu'il occupa le siège de Digne, M. Myriel
- ne changea presque rien à cet arrangement. Il appelait cela, comme
- on voit,
Cet arrangement fut accepté avec une soumission absolue par - mademoiselle Baptistine. Pour cette sainte fille, M. de Digne était - tout à la fois son frère et son évêque, son ami selon la nature et - son supérieur selon l'église. Elle l'aimait et elle le vénérait - tout simplement. Quand il parlait, elle s'inclinait ; quand il - agissait, elle adhérait. La servante seule, madame Magloire, - murmura un peu. M. l'évêque, on l'a pu remarquer, ne s'était - réservé que mille livres, ce qui, joint à la pension de - mademoiselle Baptistine, faisait quinze cents francs par an. Avec - ces quinze cents francs, ces deux vieilles femmes et ce vieillard - vivaient.
-Et quand un curé de village venait à Digne, M. l'évêque trouvait - encore moyen de le traiter, grâce à la sévère économie de madame - Magloire et à l'intelligente administration de mademoiselle - Baptistine.
-Un jour, – il était à Digne depuis environ trois mois, – l'évêque - dit :
-– Avec tout cela je suis bien gêné !
-– Je le crois bien ! s'écria madame Magloire, Monseigneur n'a - seulement pas réclamé la rente que le département lui doit pour ses - frais de carrosse en ville et de tournées dans le diocèse. Pour les - évêques d'autrefois c'était l'usage.
-– Tiens ! dit l'évêque, vous avez raison, madame Magloire.
-Il fit sa réclamation.
-Quelque temps après, le conseil général, prenant cette demande en
- considération, lui vota une somme annuelle de trois mille francs,
- sous cette rubrique :
Cela fit beaucoup crier la bourgeoisie locale, et, à cette - occasion, un sénateur de l'empire, ancien membre du conseil des - cinq-cents favorable au dix-huit brumaire et pourvu près de la - ville de Digne d'une sénatorerie magnifique, écrivit au ministre - des cultes, M. Bigot de Préameneu, un petit billet irrité et - confidentiel dont nous extrayons ces lignes authentiques :
-"– Des frais de carrosse ? pourquoi faire dans une ville de moins - de quatre mille habitants ? Des frais de poste et de tournées ? à - quoi bon ces tournées d'abord ? ensuite comment courir la poste dans - un pays de montagnes ? Il n'y a pas de routes. On ne va qu'à - cheval. Le pont même de la Durance à Château-Arnoux peut à peine - porter des charrettes à boeufs. Ces prêtres sont tous ainsi. Avides - et avares. Celui-ci a fait le bon apôtre en arrivant. Maintenant il - fait comme les autres. Il lui faut carrosse et chaise de poste. Il - lui faut du luxe comme aux anciens évêques. Oh ! toute cette - prêtraille ! Monsieur le comte, les choses n'iront bien que lorsque - l'empereur nous aura délivrés des calotins. A bas le pape ! (les - affaires se brouillaient avec Rome). Quant à moi, je suis pour César - tout seul. Etc., etc."
-La chose, en revanche, réjouit fort madame Magloire. – Bon, - dit-elle à mademoiselle Baptistine, Monseigneur a commencé par les - autres, mais il a bien fallu qu'il finit par lui-même. Il a réglé - toutes ses charités.
-Voilà trois mille livres pour nous. Enfin !
-Le soir même, l'évêque écrivit et remit à sa soeur une note ainsi - conçue :
-Frais de carrosse et de tournées.
-Pour donner du bouillon de viande aux malades de l'hôpital : - quinze cents livres.
-Pour la société de charité maternelle d'Aix : deux cent cinquante - livres.
-Pour la société de charité maternelle de Draguignan : deux cent - cinquante livres.
-Pour les enfants trouvés : cinq cent livres.
-Pour les orphelins : cinq cent livres.
-Total : trois mille livres.
-Tel était le budget de M. Myriel.
-Quant au casuel épiscopal, rachats de bans, dispenses, - ondoiements, prédications, bénédictions d'églises ou de chapelles, - mariages, etc., l'évêque le percevait sur les riches avec d'autant - plus d'âpreté qu'il le donnait aux pauvres.
-Au bout de peu de temps, les offrandes d'argent affluèrent. Ceux - qui ont et ceux qui manquent frappaient à la porte de M. Myriel, - les uns venant chercher l'aumône que les autres venaient y - déposer. L'évêque, en moins d'un an, devint le trésorier de tous - les bienfaits et le caissier de toutes les détresses. Des sommes - considérables passaient par ses mains ; mais rien ne put faire - qu'il changeât quelque chose à son genre de vie et qu'il ajoutât le - moindre superflu à son nécessaire.
-Loin de là. Comme il y a toujours encore plus de misère en bas - que de fraternité en haut, tout était donné, pour ainsi dire, avant - d'être reçu ; c'était comme de l'eau sur une terre sèche ; il avait - beau recevoir de l'argent, il n'en avait jamais. Alors il se - dépouillait.
-L'usage étant que les évêques énoncent leurs noms de baptême en - tête de leurs mandements et de leurs lettres pastorales, les pauvres - gens du pays avaient choisi, avec une sorte d'instinct affectueux, - dans les noms et prénoms de l'évêque, celui qui leur présentait un - sens, et ils ne l'appelaient que monseigneur Bienvenu. Nous ferons - comme eux, et nous le nommerons ainsi dans l'occasion. Du reste, - cette appellation lui plaisait. – J'aime ce nom-là, - disait-il. Bienvenu corrige monseigneur.
-Nous ne prétendons pas que le portrait que nous faisons ici soit - vraisemblable ; nous nous bornons à dire qu'il est ressemblant.
-…
-…
-L'an dernier (1861), par une belle matinée de mai, un passant,
- celui qui raconte cette histoire, arrivait de Nivelles et se
- dirigeait vers La Hulpe. Il allait à pied. Il suivait, entre deux
- rangées d'arbres, une large chaussée pavée ondulant sur des
- collines qui viennent l'une après l'autre, soulèvent la route et la
- laissent retomber, et font là comme des vagues énormes. Il avait
- dépassé Lillois et Bois-Seigneur-Isaac. Il apercevait, à l'ouest,
- le clocher d'ardoise de Braine-l'Alleud qui a la forme d'un vase
- renversé. Il venait de laisser derrière lui un bois sur une
- hauteur, et, à l'angle d'un chemin de traverse, à côté d'une espèce
- de potence vermoulue portant l'inscription :
Un demi-quart de lieue plus loin que ce cabaret, il arriva au - fond d'un petit vallon où il y a de l'eau qui passe sous une arche - pratiquée dans le remblai de la route. Le bouquet d'arbres, - clairsemé mais très vert, qui emplit le vallon d'un côté de la - chaussée, s'éparpille de l'autre dans les prairies et s'en va avec - grâce et comme en désordre vers Braine-l'Alleud.
-Il y avait là, à droite, au bord de la route, une auberge, une - charrette à quatre roues devant la porte, un grand faisceau de - perches à houblon, une charrue, un tas de broussailles sèches près - d'une haie vive, de la chaux qui fumait dans un trou carré, une - échelle le long d'un vieux hangar à cloisons de paille. Une jeune - fille sarclait dans un champ où une grande affiche jaune, - probablement du spectacle forain de quelque kermesse, volait au - vent. A l'angle de l'auberge, à côté d'une mare où naviguait une - flottille de canards, un sentier mal pavé s'enfonçait dans les - broussailles. Ce passant y entra.
-Au bout d'une centaine de pas, après avoir longé un mur du - quinzième siècle surmonté d'un pignon aigu à briques contrariées, - il se trouva en présence d'une grande porte de pierre cintrée, avec - imposte rectiligne, dans le grave style de Louis XIV, accostée de - deux médaillons planes. Une façade sévère dominait cette porte ; un - mur perpendiculaire à la façade venait presque toucher la porte et - la flanquait d'un brusque angle droit. Sur le pré devant la porte - gisaient trois herses à travers lesquelles poussaient pêle-mêle - toutes les fleurs de mai. La porte était fermée. Elle avait pour - clôture deux battants décrépits ornés d'un vieux marteau - rouillé.
-Le soleil était charmant ; les branches avaient ce doux - frémissement de mai qui semble venir des nids plus encore que du - vent. Un brave petit oiseau, probablement amoureux, vocalisait - éperdument dans un grand arbre.
-Le passant se courba et considéra dans la pierre à gauche, au - bas du pied-droit de la porte, une assez large excavation - circulaire ressemblant à l'alvéole d'une sphère. En ce moment les - battants s'écartèrent et une paysanne sortit.
-Elle vit le passant et aperçut ce qu'il regardait.
-– C'est un boulet français qui a fait ça, lui dit-elle. Et elle - ajouta :
-– Ce que vous voyez là, plus haut, dans la porte, près d'un clou, - c'est le trou d'un gros biscayen. Le biscayen n'a pas traversé le - bois.
-– Comment s'appelle cet endroit-ci ? demanda le passant.
-– Hougomont, dit la paysanne.
-Le passant se redressa. Il fit quelques pas et s'en alla regarder - au-dessus des haies. Il aperçut à l'horizon à travers les arbres une - espèce de monticule et sur ce monticule quelque chose qui, de loin, - ressemblait à un lion.
-Il était dans le champ de bataille de Waterloo.
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-Où l'on aborde les différents types de section et les sections en - différentes langues.
-Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir : « Eh bien, - lis. »
-Je lus la phrase à haute voix.
-Alors, il alla prendre un abécédaire, et je lus sans difficulté - plusieurs pages…
-Je crois qu'il eut ce jour-là la plus grande joie de sa vie.
-Lorsque ma mère survint, elle me trouva au milieu des quatre - instituteurs, qui avaient renvoyé leurs élèves dans la cour de - récréation, et qui m'entendaient déchiffrer lentement l'histoire du - Petit Poucet… Mais au lieu d'admirer cet exploit, elle pâlit, - déposa ses paquets par terre, referma le livre, et m'emporta dans - ses bras, en disant : « Mon Dieu ! mon Dieu !… »
-Sur la porte de la classe, il y avait la concierge, qui était - une vieille femme corse : elle faisait des signes de croix. J'ai su - plus tard que c'était elle qui était allée chercher ma mère, en - l'assurant que « ces messieurs » allaient me faire « éclater le - cerveau ».
-À table, mon père affirma qu'il s'agissait de superstitions - ridicules, que je n'avais fourni aucun effort, que j'avais appris à - lire comme un perroquet apprend à parler, et qu'il ne s'en était - même pas aperçu. Ma mère ne fut pas convaincue, et de temps à autre - elle posait sa main fraîche sur mon front et me demandait : « Tu - n'as pas mal à la tête ? »
-Non, je n'avais pas mal à la tête, mais jusqu'à l'âge de six - ans, il ne me fut plus permis d'entrer dans une classe, ni d'ouvrir - un livre, par crainte d'une explosion cérébrale. Elle ne fut - rassurée que deux ans plus tard, à la fin de mon premier trimestre - scolaire, quand mon institutrice lui déclara que j'étais doué d'une - mémoire surprenante, mais que ma maturité d'esprit était celle d'un - enfant au berceau. -
-- Il semblerait que cette expression vienne du Premier empire durant - les guerres Napoléoniennes. Sur les champs de bataille de - l'époque, les médecins militaires (majors) ne disposaient pas du - matériel nécessaire pour anesthésier le soldat avant de - l'amputer. Pour résoudre ce problème, on avait trouvé une bien - maigre solution. Il s'agissait de donner une pipe en terre cuite au - patient qu'il place entre ses dents, pour éviter que ce dernier ne - crie. Dans le cas où le médecin échouait lors de l'opération et que - le soldat succombait, il lâchait alors la pipe qu'il tenait entre - ses mâchoires, et celle-ci tombait en se brisant.
-Ce serait de là que naquit l'expression « casser sa pipe ».
-Quand on meurt on perd le goût de la vie. Quand on casse sa pipe, - on perd le goût du tabac.
-Jeanson Henri (signature)
-Mercredi, viens-tu manger avec Jean sur une nappe propre ? : - Mercure, Vénus, Terre, Mars, Astéroïdes, Saturne, Uranus, Neptune, - [Pluton].
-Don't be ungrateful when you receive a gift.
-This comes into the category of phrases called proverbs. The - phrase is often expressed as "never look a gift horse in the - mouth".
-As horses age their teeth begin to project further forward each - year and so their age can be estimated by checking how prominent - the teeth are.
-Où l'on aborde les différents types de bloc.
-Où l’on apprend la mort de Jean Valjean.
-Il était renversé en arrière, la lueur des deux chandeliers - l'éclairait ; sa face blanche regardait le ciel, il laissait - Cosette et Marius couvrir ses mains de baisers ; il était mort.
-La nuit était sans étoiles et profondément obscure. Sans doute, - dans l'ombre, quelque ange immense était debout, les ailes - déployées, attendant l'âme.
-Où l’on découvre une ambiance pesante.
-Pas une parole n'était échangée. Ils tapaient tous, on - n'entendait que ces coups irréguliers, voilés et comme lointains. - Les bruits prenaient une sonorité rauque, sans un écho dans l'air - mort. Et il semblait que les ténèbres fussent d'un noir inconnu, - épaissi par les poussières volantes du charbon, alourdi par des - gaz qui pesaient sur les yeux. Les mèches des lampes, sous leurs - chapeaux de toile métallique, n'y mettaient que des points - rougeâtres.
-On ne distinguait rien, la taille s'ouvrait, montait ainsi - qu'une large cheminée, plate et oblique, où la suie de dix hivers - aurait amassé une nuit profonde. Des formes spectrales s'y - agitaient, les lueurs perdues laissaient entrevoir une rondeur de - hanche, un bras noueux, une tête violente, barbouillée comme pour - un crime. Parfois, en se détachant, luisaient des blocs de - houille, des pans et des arêtes, brusquement allumés d'un reflet - de cristal. Puis, tout retombait au noir, les rivelaines - tapaient à grands coups sourds, il n'y avait plus que le - halètement des poitrines, le grognement de gêne et de fatigue, - sous la pesanteur de l'air et la pluie des sources.
-Émile ZOLA
-Quoi, pas un grand seigneur pour couvrir de son nom ?…
-Non, ai-je dit deux fois. Faut-il donc que je trisse ?…
-Non, pas de protecteur…
Versez dans une terrine 250 g de farine en fontaine, et - cassez 3 œufs au milieu.
-Incorporez-les à la farine, en remuant avec une cuillère - en bois.
-Versez 75 cl de lait, en délayant progressivement de - manière à éviter les grumeaux.
-Si vous faites des crêpes sucrées, ajoutez 2 cuillères à - soupe de sucre.
-Laissez reposer la pâte si possible 1 h avant de - l'utiliser.
-Si vous voulez des crêpes plus fines, mettez moitié eau, - moitié lait.
-Si vous les désirez plus légères, remplacez un verre de lait - par un verre de bière.
-Si vous les aimez plus moelleuses, incorporez 1 blanc d'œuf - battu en neige à la pâte, au moment de confectionner les - crêpes.
-Colonne de gauche du bilan qui représente les éléments - positifs du patrimoine d'une entreprise : ce qu'elle - possède.
-Colonne de droite du bilan qui représente les dettes d'une - entreprise et ses capitaux propres.
---Dans cent ans, qu'aimeriez-vous que l'on dise de vous ?
-- — J'aimerais que l'on dise :
-il se porte bien pour son - âge !-Woody ALLEN -
- En typographie, un cul-de-lampe est un ornement placé en bas
- d'une page de fin de chapitre ou de livre. Il prend généralement
- la forme d’un triangle composé d'un dessin abstrait ou imagé
- comme avec le fleuron typographique (
Directionnel
Compte-tours
Planche de bord
-Le Robin DR-400 est un avion de tourisme monomoteur.
-Où l'on aborde les balises de bas niveau.
-
- Une
Un exposant 10-3 suivi d'un indice - H2O.
-Le dernier théorème de Fermat :
-- Il n'existe pas de nombres entiers non nuls x, - y et z tels que : - - dès que n est un entier strictement supérieur à 2. -
-- Une fraction en LaTeX : -
-En horlogerie,
Napoléon Bonaparte est né le
À son retour d’Italie, en
En
Dans les années
La loi a changé, mais les chasseurs ne s'y soumettront
- pas. C'est toute la substance du discours martelé par le leader
- de cpnt (
Depuis leur entrée dans l'univers des mathématiques (avec
- Blaise PASCAL est né le Il est mort le
La boucle (ou
La chimie se préoccupe de la manière dont les 92 atomes qui
- constituent le tableau de Mendeleieff peuvent se combiner pour
- donner des composés et quelles sont les propriétes de ces
- composés. Ces composés sont soit des
-
- Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour
- manger.
est une citation de l’
-
-
Le groupe sncf constitué par
- l'établissement public sncf et ses 49
- filiales, dont la plupart sont contrôlées par la société holding
-
Le mot
Un
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-Pour trouver le nombre de cas possibles, le plus simple est de faire - un arbre.
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-Le nombre de cas favorables est 2.
-On en déduit la probabilité cherchée : 2/12 = 1/6
- -Je suis un conducteur novice.
-Ma vitesse sera limitée :
-à 70 km/h
-Les limitations ponctuelles concernent tous les usagers.
-à 60 km/h
-Les limitations de vitesses concernant les conducteurs novices ne - touchent que les limitation générales : l'autoroute, les voies - rapides à chaussées séparées et la route.
-Les limitations de vitesse concernant les conducteurs novices ne - touchent que les limitations générales : l'autoroute à 110 km/h au lieu - de 130 km/h, les voies rapides à chaussées séparées, à 100 km/h au lieu - de 110 km/h, et la limite générale de 80 km/h sur route au lieu de - 90 km/h. Les autres limitations ponctuelles concernent tous les - usagers. Je circulerai donc au maximum à 70 km/h.
-On considère le cube ABCDEFGH.
-Quel est le patron dont la forme est celle de la pyramide AEEFGH à - base carrée et de sommet A ?
-Ce patron est celui d'une pyramide régulière.
Ce patron ne peut pas être « refermé ».
À quelle catégorie appartiennent les animaux suivants ?
-abeille
-aigle
-L'abeille est un
Elle fabrique du
albatros
-Catégorie :
dauphin
-
-
albatros
-
-
Associez les animaux avec leur catégorie.
-Qui mange qui ?
-Rangez les animaux pour réaliser une chaîne alimentaire.
-Cet exercice est très facile et ne nécessite pas d'aide.
-Associez les phrases suivantes avec leur contraire.
-Associez chaque petit avec son parent.
-Conjuguez le verbe
Entoure en vert les nombres multiples de 3 et en rouge ceux multiples - de 5.
-Sélectionnez le nom ou le pronom qui détermine l'accord de - chaque verbe mis en valeur.
-Le centième
La
Désignez Le mot qui représente le substantif du verbe.
-
- Changer :
-
- Notre connaissance du réel se limite-t-elle au savoir scientifique ? -
-« Le grand livre de la nature est écrit en langage mathématique »
- avait coutume de dire
Ce premier enjeu du sujet est redoublé par un autre, plus - essentiel, celui de la définition du réel. À quelle sorte de réel le - savoir scientifique nous donne-t-il accès ? Est-ce là le seul réel - dont nous pouvons avoir connaissance ?
-Rangez les nombres du plus petit au plus grand.
-Rangez les animaux pour réaliser une chaîne alimentaire.
-Ce document est un assemblage de plusieurs fichiers.
-
- Deux jours après être officiellement devenu propriétaire de la marque
- Rolls Royce, BMW en présente le nouveau joyau. La Phantom, septième du
- nom – la production de la Phantom VI a été stoppée en 1994 –, mesure
- 5,83 m de long et est dotée d'un moteur V12 de 6,7 litres de cylindrée,
- ce qui lui permet de développer 453 chevaux. Le luxe de son habitacle
- n'a rien à envier à celui de ses aînées, avec sa moquette en pure laine
- passepoilée de cuir, et,
La bibliothèque n'ouvrira ses portes que le 26 janvier ; le - restaurant, dont le décor a été confié à des designers pleins de - promesses, est encore en travaux. Qu'importe ! Ils furent des milliers à - se presser pour découvrir un Beaubourg qui a fait peau neuve. Les - tubulures ont été repeintes avec les couleurs vives qui avaient fait la - célébrité du lieu, les espaces ont été réorganisés. Toute - l'administration a été déplacée dans un immeuble voisin : la place - libérée permet au musée national d'Art moderne de proposer un nouvel - accrochage plus aéré de ses collections. Neuf jeunes plasticiens français - sont à l'affiche de la première exposition.
-Pour ce premier jour de réouverture, 40 000 visiteurs sont - entrés gratuitement.
-La loi a changé, mais les chasseurs ne s'y soumettront pas. C'est
- toute la substance du discours martelé par le leader de CPNT (
Dans la mire : les oiseaux migrateurs.
-- Le Portugal prend pour six mois la présidence de l'Union européenne. -
-Le 18, à Liège, le prince Philippe et son épouse, Mathilde, - prennent avec le sourire leur premier bain de foule : 15 000 - personnes les acclament.
-On peut renouveler plusieurs fois la même expérience aléatoire.
-La fréquence de réalisation d'un événement est égale au rapport du - nombre de fois où l'événement se produit sur le nombre de fois où - l'expérience est réalisée.
-Sur un petit nombre d'expériences, cette fréquence peut beaucoup - varier.
-En revanche, si on renouvelle l'expérience un très grand nombre de - fois, on voit cette fréquence qui variait beaucoup se stabiliser autour - d'une valeur.
-Cette valeur est la probabilité de l'événement étudié.
-La détermination des probabilités est parfois assez intuitive.
-- Ils s'appellent Paul Wolfowitz, Richard Perle, Robert Kagan, William - Kristol, Lewis Libby, David Wurmser ou encore Douglas Feith. Aux - États-Unis, on les surnomme les « néo-conservateurs ». Peu connu du - grand pulbic européen, ce petit groupe de diplomates, - d'universitaires et de journalistes conçoit, depuis deux ans, la - politique étrangère américaine. Au point qu'il n'est pas rare - d'entendre que le conflit irakien est « leur » guerre. Ce sont eux en - tout cas qui en ont eu l'idée, qui en ont élaboré la stratégie et qui - en ont précipité le déclenchement. -
-- Leur prise de pouvoir date de septembre 2001. Du 14 septembre très - précisément, trois jours après les attaques aériennes contre le World - Trade Center et le Pentagone. Ce jour-là, Georges W. Buesh décide de - réunir ses principaux conseillers à Camp David pour discuter des - moyens à mettre en œuvre pour contrer Al-Qaïda. Le débat tourne - autour de l'éventualité d'une intervention militaire en - Afghanistan. Un homme se lève alors et prend la parole : il s'agit de - Paul Wolfowitz, l'adjoint de Donald Rumsfeld au secrétariat d'État à - la Défense. Sur un ton passionné, celui-ci prône une approche - « globale » du problème et souligne la nécessité de s'attaquer non - seulement à l'Afghanistan, mais aussi aux autres sanctuaires du - terrorisme international que sont l'Iran, la Syrie et surtout - l'Irak. Seul un changement de régime à Bagdad, conclut-il, mettra - durablement les États-Unis à l'abri d'une nouvelle vague d'attentats. -
-- Peu féru en matière de relations internationales, Bush est fasciné - pour la fougue et l'éloquence de son subordonné. Mieux, il est - convaincu que ce dernier est le seul à avoir vraiment pris la mesure - de la situation et à posséder une vision à long terme du rôle des - États-Unis dans le monde. - ... -
-- ... - [...] Une région pleine de haine, de rêves de revanchen conduite - par un fanatisme religieux et nationaliste. Et, au bout du compte, - les Américains rentreront chez eux. Nous resterons seuls ici. » -
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